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Le métier d’annonceur

La semaine dernière j’ai lu un échange intéressant sur le métier de l’annonceur entre hikki, JérômeD, Paulo Aquino et Vincent. Je me suis renseigné auprès de collègues afin de vous expliquer un peu plus en détail le rôle de cet agent que vous pouvez croiser sur le long de la ligne.

Tout au long de l’année les installations SNCF sont vérifiées. Les agents de la voie et du service électrique font des tournées de contrôle préventives et certaines opérations de maintenance qui ne demandent pas beaucoup d’outillage : relevé sur le terrain, contrôle de la tenue des attaches, régalage du ballast, vérification des systèmes électrique, élagage… Ces démarches se font en journée, donc pendant la circulation des trains. Après le service commercial ces opérations seraient plus difficiles car les travaux de nuit sont consacrés à de plus importantes opérations de maintenance, comme les remplacements de rails, le ballastage etc.

Les missions de contrôle de jour, concernent tous les appareils de la voie ou près des voies. Les agents sont concentrés sur leurs tâches, d’où la présence d’un agent particulier pour leur sécurité : l’annonceur. Il surveille et avertit l’approche des circulations. Pour des raisons de sécurité cet agent ne doit effectuer aucun autre travail. Il est sous les ordres d’un agent sécurité, reconnaissable avec son gilet blanc, qui est soumis à de nombreuses réglementations.

L’annonceur n’est pas positionné au hasard. Il reste sur une partie sécurisée, comme au Val d’Or la semaine dernière : sur les quais. En fonction du chantier où les agents travaillent un agent de sécurité place le ou les annonceurs et si besoin des sentinelles.

Dans le schéma ci-dessous réalisé par un collègue, vous pouvez voir un chantier près de deux voies dans deux sens de circulation, 2 annonceurs sont en place. Ils ont une trompe à grande puissance pour être entendu même sur un chantier bruyant, comme lors d’élagage avec le bruit des tronçonneuses.

schema annonceur 4 

Si sur la voie 2 les trains roulent à 110km/h et qu’il est possible de libérer les voies en 10 secondes alors l’annonceur doit avoir une visibilité et une distance d’annonce sur 460 mètres. Sur l’autre sens si la vitesse des trains est de 90 km/h alors l’annonceur doit avoir une visibilité et une distance d’annonce de 380 mètres. Les agents respectent des consignes strictes, avec des marges de sécurité permettant de rester sereins et de travailler en sûreté.

Si un obstacle vient gêner la visibilité de l’annonceur, comme un tunnel par exemple, alors une sentinelle viendra en renfort. Elle est placée afin d’avoir suffisamment de visibilité, donc ici avant le tunnel. Elle prévient l’annonceur via sa trompe à grande puissance et un drapeau blanc. Lorsqu’une ou des sentinelles interviennent tous les annonceurs possèdent ce drapeau en plus de la trompe, le processus de sécurité est ainsi sonore et visuel. C’est ce que vous avez pu voir la semaine dernière au Val d’Or.

10 commentaires pour “Le métier d’annonceur”

  1. hikkiPasser au statut dit :

    Merci pour cet article c’est très interressant

  2. BNC dit :

    Merci Mr Darsonville, c’est très intéressant le métier d’annonceur. Il y a des personnes qui font ça à plein temps ? Avez vous une idée de la rémunération ?
    Est-ce que les annonceurs sont forcément des cheminots ?

    Je ne comprends pas bien quand vous dîtes qu’il est sous les ordres de l’homme avec le gilet blanc : Quelles sortes d’ordre cet homme au gilet blanc peut il lui donner ? (puisque c’est l’annonceur qui a la visibilité)

    Quand dans l’article vous dîtes « Ils ont une trompe à grande puissance pour être entendu même sur un chantier bruyant » : Est-ce que ce bruit de trompette risque d’assourdir ou de nuire à l’audition de l’annonceur, ou de toute personne se trouvant proche de lui ?

    Aussi quand vous parlez de 10 secondes pour libérer les voies, ça veut dire qu’à partir du moment que l’annonceur a sifflé dans sa trompette, toute personne travaillent sur le chantier et se trouvant sur les voies a 10 secondes pour se dégager des voies ? Ce n’est pas un peu court comme laps ?

    • hikkiPasser au statut dit :

      BNC je n’ai pas toutes les réponses mais en revanche pour l’audition je peux vous dire que l’homme que j’ai vu portait des « protèges oreilles » (comme les ouvriers sur les chantiers) contrairement à moi et je peux vous dire qu’effectivement la trompette est puissante mais je ne pense pas qu’un coup de trompette nuise à mon audition en revanche je me suis éloignée bien vite de cette portion de quai (j’avais pas fait attention je lui tournais le dos en fait) car le bruit est insupportable on l’entend de très loin avant d’arriver en gare, les riverains ont du être ravis sachant qu’il était à peine 8H00 et je ne sais pas à quelle heure il a commencé !

    • Paulo AquinoPasser en mode normal dit :

      « l’homme en blanc » est aussi appelé « Agent-Sécurité »: sa fonction est de s’assurer entre autres qu’aucun des Agents intervenant en zone dangereuse ne sorte intempestivement de la zone de travail prévue, qui est celle sur laquelle ils sont protégés par l’annonceur. Un simple changement de position – pour changer d’appuis, pour observer sous un angle différent, pour utiliser un outil… – suffit à placer une partie de son corps dans le gabarit de la voie contiguë, par exemple.
      l’Agent Sécurité observe donc les Agents, contrairement à l’Annonceur, qui a les yeux rivés sur le point de provenance des circulations. L’Agent d’Activité, celui qui effectue la tâche, se repose à 100% sur les 2 Agents précédents.

      les Annonceurs sont des Agents Infra Voie.

      j’ai observé ce matin sur un autre site le temps de dégagement d’un groupe d’Agents travaillant de cette manière: 5-6 secondes, parfois moins, sachant qu’ils savent à tout moment comment lâcher leurs éventuels outils, dans quelle direction ils doivent dégager et où ils doivent se positionner.

      La trompette doit être suffisamment puissante pour permettre aux Agents situés en zone dangereuse de percevoir son annonce même si au même moment un train passe « pleine balle » sur la voie contiguë. Le bruit d’un tel train peut facilement atteindre 95db (98db mesurés à La Garenne, sur le quai B, au passage d’un train Intercités voie 1 groupe 5)

    • BNC dit :

      Merci Paulo et hikki pour vos réponses 🙂

      « j’ai observé ce matin sur un autre site le temps de dégagement d’un groupe d’Agents travaillant de cette manière: 5-6 secondes, parfois moins, sachant qu’ils savent à tout moment comment lâcher leurs éventuels outils, dans quelle direction ils doivent dégager et où ils doivent se positionner. »

      >> Impressionnant !
      je trouve ça quand même très dangereux : il suffit d’être très absorbé, distrait ou habitué au bruit de la trompette, et un accident est arrivé…

    • Paulo AquinoPasser en mode normal dit :

      salut BNC

      on est formés pour les risques ferroviaires, y compris pour réagir à certains bruits ou sons (en poste, il y en a une douzaine à reconnaître immédiatement) d’une manière précise et en respectant un ordre de priorité en cas de sons multiples simultanés.

      nombre de métiers présentent un caractère dangereux, voire mortel (par mauvais cheminement en zone dangereuse, par défaut de compétence, par mauvaise appréciation d’un risque, par distraction (inattention en général), par « rupture de séquence » (distraction fugitive en cours de procédure) , par « délit d’habitude », par non-respect de consignes ou procédures…); il faut blinder le tout et penser que pour chaque « quasi-incident », il y a au moins deux incidents collatéraux potentiels.

      on cite parfois la « règle des 7 secondes » souvent appliquée un peu partout; par exemple un Aiguilleur (sauf postes à levier) « 7 secondes pour analyser (anticipation incluse), 7 secondes pour communiquer la décision en entier, 7 secondes pour que l’Aiguilleur effectue les modifications proprement dites. Au-delà de 25 secondes pour le tout… change de boulot…

    • Bonjour, les travaux sur les voies sont dangereux en général, d’où l’existence des annonceurs et des sentinelles.

    • Bonjour, uniquement les personnes habilitées sont autorisées à marcher sur les voies. Les agents qui ont l’habilitation de cette fonction peuvent être annonceurs sans pour autant ne faire que ça. De plus il arrive que certaines entreprises privées aient des droits pour effectuer ce genre de travaux de A à Z.
      Pour compléter ce que dit Paulo, l’agent-sécurité est le responsable de la sécurité du chantier, il place les annonceurs qui préviennent de la circulation et travaille avec les agents sur la voie entre deux trains. Lorsqu’une entreprise extérieure gère les travaux de maintenance avec une équipe de sécurité SNCF, l’agent-sécurité supervise toutes les actions des techniciens.
      Le bruit est très fort, 110 dB pour la trompe à grande puissance et 80dB pour la trompe ceinture utilisée pour les chantiers mobiles et non bruyant, d’où le port d’un casque comme l’a justement repéré hikki. Un risque pour l’audition existe mais l’utilisation de ces trompes reste obligatoire pour la sécurité des agents.
      Les normes de sécurité sont strictes, les 10 secondes correspondent à une marge de sécurité + le délai de dégagement, tout est calculé pour la sûreté du travail des agents.
      Le travail de maintenance pendant la circulation des trains est assez impressionnant à observer.

  3. THIBAULT dit :

    c’est très interressant!

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