Dans ce nouveau billet, je vous propose un point sur les adaptations mises en place.
Depuis le début de la période de confinement, Transilien a entièrement revu son offre de transport pour limiter au maximum les déplacements tout en tâchant de répondre aux besoins de ceux qui n’ont pas d’autres alternatives de transports. De cette façon nous acheminons les voyageurs qui n’ont pas d’autres choix que de se rendre sur leur lieu de travail comme les personnels soignants ou encore les personnels des commerces essentiels à la vie quotidienne, les forces de l’ordre…
Notre objectif, souvenez-vous était d’atteindre une offre de transport cohérente avec le niveau de voyageurs dans nos trains et RER du fait du confinement, permettant de garantir l’application des gestes barrières pour vous protéger et protéger nos agents.
C’est ce que nous nommons le SCPE, pour Service de Continuité Pendant l’Epidémie. À de très rares exceptions, il fonctionne de façon similaire en semaine et les week-ends. Ce service représente environ 24% de l’offre de trains circulant habituellement en Île-de-France. De plus un dispositif de bus, élaboré en lien avec Île-de-France Mobilités, les hôpitaux et des associations d’usagers, est venu compléter cette offre. Nous nous sommes attachés dans sa construction à tenir compte de la règle de distanciation d’un mètre entre chaque personne.
Des plans de transport adaptés afin de répondre aux besoins
Les équipes des différentes lignes Transilien ont pris contact avec les services hospitaliers et communaux ainsi que les associations d’usagers présents sur le territoire desservis par nos trains, RER et trams pour affiner certaines dessertes et répondre à chaque fois que cela était possible au mieux à leurs besoins.
Par exemple :
- Sur la ligne J, nous avons ajouté un aller-retour entre Paris et Gisors afin de mieux desservir l’hôpital d’Argenteuil
- Sur la ligne L, l’offre entre Saint Lazare et Saint-Cloud ou Saint-Nom la Bretèche a été renforcée entre 6 et 8h, puis entre 18 et 19h, pour améliorer la desserte de la gare de Suresnes proche de l’hôpital Foch.
- Les premiers RER B partent de Mitry à 5h06 et d’Aéroport CDG à 5h10 afin d’arriver à Gare du Nord à temps pour permettre au personnel de l’hôpital Lariboisière de pouvoir prendre son service à 6h
- Il en va de même avec le RER D, où le premier train part de Creil à 4h39 pour arriver avant 6h à Gare du Nord.
- Sur cette même ligne, la desserte de la branche Juvisy-Corbeil-Malesherbes a été revue pour faire circuler au moins 1 train par heure dans la journée.
- De la même façon, nous avons élargis l’amplitude des horaires des trains de la ligne N qui circulent désormais de 5h15 à 22h
- Des RER C circulent dès 5h40 au départ de Massy, et dès 5h55 au départ de Brétigny pour arriver plus tôt à Paris. Le train de 6h36 au départ de Brétigny est repassé en unité multiple pour améliorer les distances entre les voyageurs.
- Sur la ligne R, pour compléter l’offre ferroviaire, des bus ont été mis en circulation entre Melun et Montereau via Moret-sur-Loing
- Sur la ligne P, afin d’assurer une meilleure desserte de l’hôpital de Bondy, 3 allers-retours ont été ajoutés entre Chelles et Paris-Est. Par ailleurs, les trains entre Tournan et Paris-Est du matin sont rendus omnibus
- Des renforts Noctilien ont été mis en place sur 12 des 16 lignes que nous exploitons avec un début de service dès 22h et une fin de service après 4h du matin.
- Au cas par cas, pour répondre aux besoins spécifiques des personnels hospitaliers, des bus sont affrétés tôt le matin ou tard le soir, comme sur la ligne P ou la ligne D (notamment pour la desserte de l’hôpital de Yerres).
Nous sommes également très attentifs aux remontées et besoins que vous nous exprimez par au travers des réseaux sociaux. À chaque fois que cela était possible les remarques qui nous étaient faites ont été directement prises en compte pour décaler des horaires de trains ou passer d’un train simple à un train double.
J’insiste sur le fait que nous adaptons la desserte ou la composition des trains, RER et trams lorsque cela est possible. Comme je vous l’ai dit dans un billet précédent, l’application stricte des gestes barrières nous a conduit à revoir nos organisations, dont la majeure partie est passée en 2×8, pour tenir compte des personnels absents parce qu’ils gardent leurs enfants ou parce qu’ils sont malades, et pour supprimer les risques de contamination des équipes lors des relèves de service. Comme vous, nous nous adaptons au mieux à la situation actuelle, en gardant à l’esprit notre mission de service public.
Comment nous gérons la mesure de distanciation
Je reviens sur le respect des gestes barrières. C’est une priorité pour nos équipes. De ce fait, nous sommes particulièrement vigilants concernant la fréquentation des trains et des gares.
Ainsi, pour connaitre la fréquentation des trains, des comptages quotidiens sont réalisés. Dans les rames les plus récentes, les comptages sont automatiques. Nous nous appuyons également, dans les trains et dans les gares, sur les images vidéo pour surveiller les éventuelles charges importantes. L’objectif étant que les trains ne dépassent pas 25% de leurs capacités. Nous avons ainsi pu constater deux choses :
- Les premiers trains du matin sont particulièrement empruntés, ce qui nous a conduit a modifié quand cela était possible, la circulation des tous premiers trains ou à remettre des trains en version longue (deux rames ou unité double).
- Certains voyageurs ne changent pas d’habitude et s’installent sur le quai ou dans le train en voiture de tête ou de queue pour faciliter leur sortie et leur correspondance. Nous notons parfois un volume trop important de voyageurs dans ces voitures d’extrémité, alors que les autres voitures sont vides.
Sur ce dernier point, pour homogénéiser la répartition dans l’ensemble du train et sur les quais, les annonces à bord et sur les quais ont été renforcées. Malgré cela, le phénomène de rassemblement des voyageurs pour accéder aux voitures les plus « pratiques » perdure.
Depuis jeudi, nous diffusons dans les gares qui le nécessitent des annonces d’un nouveau genre, faisant appel à la prise de conscience du risque pris à rester trop près des autres voyageurs et de l’importance de respecter les distances entre les personnes. Avec une traduction simple de la consigne de distanciation : 1 mètre = 2 pas. Vous avez peut-être déjà entendu ces annonces, ou vous les entendrez prochainement si vous vous déplacez. Si vous ne sortez pas de chez vous, mais connaissez des personnes qui doivent emprunter les transports en commun, alors merci de leur passer le message : 1 mètre = 2 pas. Un système d’aide au positionnement des voyageurs (avec marquage au sol) sur les quais, en cours d’expérimentation, complète ce dispositif dans certaines gares.
Voilà pour ce nouveau point qui montre que les équipes bien que réorganisées font leur maximum dans ce contexte particulier. Nous restons bien entendu à votre disposition notamment sur le fil Twitter de la ligne ou dans les commentaires. Bon courage à tous et prenez bien soin de vous !
Les premiers trains ne circulent pas, par exemple Versailles Rive Droite – Paris Saint Lazare, empêchant donc des travailleurs d’être à l’heure au travail. Pour moi, il n’est pas normal de devoir faire garder mes enfants pour accompagner mon mari à son travail avant de commencer ma propre journée. Et il paie son pass navigo en plus de l’essence. Les personnes qui prennent les trains à 4h ou 5h du matin n’ont pas d’autre choix.